Dans le cadre de la cohorte, chaque équipe reçoit des ressources pour des activités d'apprentissage axés sur le territoire, dans le but de catalyser l'établissement de relations et l'apprentissage avec des partenaires autochtones et des gardiens du savoir dans leur région.
À la fin du mois d'août, Mair Greenfield de Nourrir la santé s'est jointe au collectif de la Cohorte d'ancrage au Nord de l'Ontario pour trois jours à Sioux Lookout et Thunder Bay.
Pendant trois jours, des participants de l'École de médecine du Nord de l'Ontario (NOSM), du Northern Ontario Indigenous Food Sovereignty Collaborative, Understanding Our Food Systems et d'autres ont visité le centre de santé Meno Ya Win, ont partagé des repas à base de légumes et de poissons locaux et ont réfléchi à l'établissement de la souveraineté alimentaire des communautés autochtones dans un climat nordique.
Apprenez plus sur le travail du collectif au Nord de l’Ontario, dans le cadre de la Cohorte d’ancrage.
NOURRIR LA SANTÉ (N) : À quoi ressemblait l'apprentissage sur le terrain dans le Nord de l'Ontario ?
MAIR GREENFIELD (MG) : Kathy Loon nous a fait visiter le Meno Ya Win, un centre de santé qui dessert 32 communautés du Nord-Ouest de l'Ontario. À Meno Ya Win, tout, de l'infrastructure aux politiques en passant par les approches, est basé sur les perspectives autochtones de la santé et du bien-être. Par exemple, dans la salle de soins palliatifs, il y a une entrée privée avec beaucoup d'espace pour la visite de la famille, ainsi qu'une cuisinette et un accès à un jardin et à des médicaments sacrés. Ces éléments soulignent l'importance de prendre soin non seulement de la santé physique, mais aussi de la santé mentale et spirituelle. Pour de nombreux autochtones, ces aspects du bien-être sont indivisibles.
Nous avons également appris que Meno Ya Win travaille avec des Aînés en résidence pour soutenir les patients cris, oji-cries et ojibwés. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que c'est là que j'aimerais être si j'avais besoin des soins.
Pour apprendre plus sur le travail à Meno Ya Win, écoutez notre court métrage, Miichim.
D'autres partenaires ont également parlé des principes autochtones qui guident leur travail. Les membres du Northern Ontario Indigenous Food Sovereignty Collaborative et l'équipe de Understanding Our Food Systems ont parlé de la carte traditionnelle de récolte des treize lunes. Cette carte est basée sur la tradition Anishinaabe où les objets célestes sont utilisés pour guider les pratiques alimentaires.
Si vous êtes curieux d'en apprendre davantage sur la carte des récoltes traditionnelles des treize lunes, restez à l'affût sur notre Twitter pour l’annonce de l'événement de lancement, organisé par le Northern Ontario Indigenous Food Sovereignty Collaborative !
N : Que peuvent apprendre d'autres leaders du secteur de la santé de cette expérience dans le Nord de l'Ontario ?
MG : Nous avons vu de première main que les aliments traditionnels et locaux peuvent être servis dans les établissements de soins de santé, si les gens dédient du temps et des efforts à cette cause. Par exemple, l'établissement de soins de longue durée Pioneer Ridge de Thunder Bay est geré par la municipalité et il investit dans sa communauté en achetant du bœuf local, des fruits et légumes locaux en été et, dans la mesure du possible, du poisson provenant des Premières nations environnantes. Ils adoptent la même approche d'approvisionnement fondée sur la valeur pour leurs produits secs et achètent également des mélanges à gâteaux et des épices fabriqués localement. Cela signifie également que l'équipe de Pioneer Ridge travaille avec ce qui est en saison.
N : Comment était l'événement en termes de sens : odeur, vue, goût, sons, toucher ?
MG : Pendant notre trajet vers Sioux Lookout, j'ai remarqué que l'air du Nord est frais, terreux et propre. Il y avait des kilomètres et des kilomètres de mousse de caribou, et j'étais vraiment impressionnée par l'abondance de la terre. Les arbres étaient denses et il y avait des lacs frais tout autour de nous.
Nous avons également visité l'organisme Roots to Harvest - Punks Growing Food, qui était très inspirant. J'espère voir un jour quelque chose comme ça dans ma ville natale.
Quand vous entrez, c'est un espace ouvert et moderne avec une vitrine qui vend du miel et d'autres produits fabriqués sur place. J'ai pu voir le miel en cours de traitement, il sentait bon et il était relaxant de regarder le miel s'écouler du bec verseur dans un grand récipient. Nous nous sommes arrêtés pour une longue conversation sur les programmes éducatifs qu'ils proposent dans les écoles et dans la communauté, ainsi que sur les jardins communautaires et les programmes de semences qu'ils gèrent également.
N : Après avoir travaillé avec le Collectif d’ancrage du Nord de l'Ontario au cours des derniers mois, comment c'était de se réunir en personne ?
MG : Plusieurs personnes au rassemblement travaillent depuis plusieurs années à la recherche de solutions liées à l'alimentation. Après le début de la pandémie, certains (dont moi) ont commencé à travailler ensemble en ligne et, bien que nous ayons des projets et des objectifs en commun, beaucoup d'entre nous se rencontraient en personne pour la première fois. C'était très excitant pour nous tous.
Ce que j'ai entendu à plusieurs reprises au cours de la réunion, c'est que le fait d'être ensemble en personne - entendre les rires de l'autre, établir un contact visuel - était très important. Nous avons beaucoup appris ensemble, et on nous a rappelé que le fait d'être ensemble, sur la terre et avec nos communautés, ne peut pas être remplacé par le Zoom. J'étais inspirée par l'écoute des penseurs systémiques ("systems thinkers) et par la façon dont ils s'y prennent pour encourager des aliments locaux dans les soins de santé.